vendredi 25 juillet 2008

Antoine Miniconi, tambours et chekeres

Notre ami Antoine poursuit ses études depuis six ans à La Havane - record toutes catégories à notre connaissance pour un occidental.
Il propose des tambours batá à clés ou à cordes (et quels tambours…), des chekeres et depuis peu des congas.
Les tambours sont en amandier, ou (pour un prix un peu plus élevé) en cèdre.
Ayant déjà eu entre les mains des jeux de batá montés par Antoine, nous en connaissons la (très grande) qualité, ainsi qu'un service après-vente irréprochable, le tout pour un prix très raisonnable.
Antoine revient à peu près tous les deux mois en France (il était chez lui, dans le sud de la France, début juillet).
Antoine propose également deux vidéos extraordinaires et du plus grand intérêt pédagogique sur l'oro seco et l'oro cantado.
Il se propose également d'animer des stages de tambours batá.
Vous pouvez contacter Antoine à son adresse e-mail:
antoine.miniconi@gmail.com
Vous pouvez également visiter son site:
http://apozo82.blogspot.com
Voici quelques productions issues de ses mains:









(Crédits Photo: Antoine Miniconi)

jeudi 24 juillet 2008

Histoire des tambours Batá de l'ile de Cuba: - 9 - Des tambours batá à clés en… 1915


C'est sur le fabuleux site de Mark Saunders (fidelseyeglasses.blogspot.com) que nous avons enfin trouvé une version numérisée correcte de cette fabuleuse photo parue dans le Volume IV de "Los Instrumentos de la Música Afrocubana" de Fernando Ortiz.
Dans une lettre adressée à l'illustre ethno-musicologue par un dénommé Fernando Guerra le 14 juillet 1915, ce dernier explique comment ces tambours - bien évidemment non-consacrés - étaient joués à La Havane au sein de la "Sociedad de Protección Mutua Santa Rita de Casia y San Lázaro", plus connue à l'époque comme le "Cabildo de Papá Silvestre".
Cette usage de tambours à clés, plus de trente ans avant l'apparition d'un tel système de tension sur des tumbadoras, est justifié par Ortiz en le replaçant dans le contexte socio-politique de l'époque, où les tambours consacrés et les Cabildos eux-mêmes subissaient les persécutions d'un pouvoir en place soumis à la volonté et à la mentalité puritaine des américains protestants, souverains à cette période à Cuba. Au gré de lois changeant sans cesse, les Cabildos à cette époque subissaient de fréquents interdits ou contraintes, et les "descentes" de police et confiscations d'instruments (on leur crevait parfois simplement les peaux) étaient monnaie courante. Ortiz lui-même le sait bien, lui dont la collection était en partie constituée d'instruments confisqués.
Les musiciens présents sur la photo, dont Ortiz affirme (apparemment sans les connaître, pourtant), qu'ils "n'étaient pas olú-batá et savaient à peine jouer" sont: Fernando Guerra (iyá), l'auteur de la lettre, Juan Gómez (itótele) et Eusebio Morales (okónkolo).
Curieusement, les trois musiciens semblent être gauchers, ce qui est très rare. La position des tambours les uns par rapport aux autres est normale, et il ne semble pas que la photo soit inversée: le joueur d'okónkolo semble porter des bagues (dont une alliance?) à la main gauche, ainsi qu'une montre au poignet (??), et la chemise du joueur d'itótele se boutonne bien dans le bon sens.
Si vous cliquez sur la photo pour l'agrandir, vous distinguerez très nettement le système de tension des tambours, avec des clés semblables à celles de tambours sur cadre, d'où le nom qu'Ortiz donne à ces tambours: Panderetas Lucumís.