Média: Site Internet
Langue: Allemand et Anglais
Note: 14/20
Diffusion: Ilufumí.com
En faisant des recherches sur le net, nous avons découvert hier un site sur les batá havanais: Ilufumí.com, du Dominik BurchSuisse , qui comporte environ 50 pages manuscrites de transcriptions de toques dans le style d'Ángel Bolaños (encore lui), et en prime 16 pages de transcriptions de toques arará, dans le style Sabalú, dont la source est "Maño" Rodríguez Pedroso, l'un des grands spécialistes matanceros des tambours arará vivant à La Havane (Maño est membre du Groupe Clave y Guaguancó depuis plus de 15 ans).
C'est encore une fois à un membre de la Confédération Helvétique à qui nous consacrons un article, lui qui offre gratuitement ses transcriptions au format gif sur son site, tout comme jB Meier sur Citypercussion.com.
Nous publions ici quelques extraits de ces relevés manuscrits. Il ne s'agit pas cette fois de l'oro seco, mais de:
-5 toques génériques (Yakotá, Ñongo, Chachalokafún, Iyesá, et Arará "atrás"),
et des toques spécifiques classés Oricha par Oricha:
-2 toques pour Eleguá: Ilúbanche et Eleguá Nitá
-1 toque pour Ochosi: "Ochosi Ayilodda" (ou "Tere Mina Tere").
-3 toques pour Obatalá: Baba Dide (ou "Aró Dide"), Oduaremú O (et son "vire" Baba mi Chokotó), et Bonko Iwonloro.
-11 toques pour Changó: Tui-tui de Changó, Bayuba, Meta, Eni Aladó, Aladó o kú o (suite 1 de Ení Aladó), "Changó Enile o" (ressemblant à Didilaro), Yeyé Kuyé Laworo, Foma Oguedde, Iyamase lo bí Changó, Wemilere (et Emi so) et Ewin Pami.
-3 toques pour Agayú: Agayú "1ère partie" (joué parfois comme second toque dans l'oro cantado), Agayú "2e et 3e partie", Agayú Cholañi o, et Elekotó.
-1 toque pour Yemayá: Omolode.
-6 toques pour Ochún: Gbamilé Ochún, Chakumaleke, Cheke-cheke, Gbi ma Ochún, Ochiché Iguama, et Eni o Gbogbo Soloyú.
-2 toques pour Oyá: Bayubá Ka Nte, Oyambikú,
-1 toque pour Yewá: Yewá Kunfere Awasilode.
Soit 35 toques en tout.
Avant de dire quoi que ce soit sur les transcriptions, il nous faut citer l'avertissement de Dominik Burch en tête de chaque page de son site dans lesquelles cells-ci apparaîssent:
"Vous trouverez ici mes transcriptions personnelles, que j'ai faites en étudiant avec Ángel Pedro Bolaños. Elle sont représentatives du style havanais, et plus spécifiquement du style de Bolaños. (…) Celui-ci a toujours insisté sur le fait qu'on ne devrait jamais copier les floreos d'autres joueurs de tambour, mais plutôt développer sa propre voix. C'est pour cela que je ne présente ici que les versions de base des toques. Veuillez prendre en compte le fait que ces transcriptions n'auraient jamais été dû être diffusées publiquement, qu'elles contiennent quelques contradictions, et que quelques libertés ont été prises par rapport au système de notation conventionnelle. De plus, il faut noter que certains rythmes de tambours batá ne peuvent pas être écrits exactement tels qu'ils doivent sonner sous peine de devenir irréalisables. Dans de tels cas, les transcriptions ne peuvent que représenter une approximation du résultat sonore réel. (…) Enfin, ces transcriptions ne constituent que des points de référence. Aucun livre ni aucune partition ne sauraient remplacer un professeur compétent, et surtout pas dans le cas des batá. (…) Les transcriptions présentées ici peuvent être utilisées dans un cadre privé et à but non-commercial".
Pour entendre Dominik Burch jouer (avec Bolaños jouant iyá) il suffit d'aller dans la partie de son site où il se présente lui-même ainsi que ses nombreux professeurs à Cuba (15). Burch y joue itótele sur un Cierre-Aña (de Eggun à Oyá). On apprend également qu'il a joué en cérémonie avec le tambour de Bolaños et celui de "Marquetti", qu'il est Omo-Añá et Babalawo.
Ces précisions apportées par Dominik Burch sont importantes, car il s'y positionne clairement. Il annonce lui-même que ses relevés ne sont pas parfaits. En effet, nous y trouverons plusieurs bizarreries: Ñongo est transcrit en… clave 2/3, et Chachalokafún est transcrit en ternaire. L'absence de variations d'iyá sera plus frustrante sur les toques simples (Yakotá, Ñongo, Arará "atrás"…), que sur les toques plus complexes, comportant des conversations obligatoires.
L'intérêt majeur de ce qu'à transcrit Burch est la somme de toques spécifiques dont il n'est pas toujours simple de trouver des versions dans des disques (essayez-donc de trouver plusieurs versions du toque Ewinpami). La moitié des toques sont pour Changó et Ochún: 17 toques à eux deux, dont le répertoire est il est vrai plus étendu que pour bien des Orichas.
Ni le cycle de la clave ni le chant ne sont pris en référence, alors qu'il s'agit de toques chantés pour la plupart. Pas d'indication de vitesses, non plus. les toques sont bien écrits en respectant le cycle de la clave, mais beaucoup de toques sont (encore une fois…) transcrits selon une cellule de la clave en une seule mesure.
Dans les toques pour Changó, seul Foma Oguedde nous a paru transcrit avec un cycle décalé. Les toques "Ebinkpami 1 et 2" sont en fait "Oferere". Seul le "Ebinkpami 3" semble être le bon. Le toque "Ochiche Iguama" pour Ochún est également transcrit décalé par rapport au cycle de la clave.
On regrettera l'absence de plus de matière sur Ñongo. La lisibilité des transcriptions manuscrites est bien plus grande que celle du site Citypercussion (Dominik Burch connaît Sébastien Gagneux), même si elle n'atteint pas la clarté de celles d'Adrian Coburg. En tout cas on peut dire que la Suisse fournit des musiciens qui sont généreux avec les transcriptions, sans doute aimerait-on avoir la même profusion en France. Nos amis suisses seraient-ils plus désintéressés que nous?
Ces nouvelles transcriptions sortent du câdre pédagogique habituel de l'oro seco, et c'est, nous l'avons dit, leur principal attrait. Une phrase de Dominik Burch extraite de son site nous a interpellé. Il nous dit; "on ne trouvera pas ici de transcriptions de l'orú seco ni des toques pous les Eggun". Il faut peut-être voir là une manière de marquer, en tant qu'Omo-Añá, sa désapprobation à transmettre ces toques. Certains joueurs de batá refusent d'enseigner les toques pour les Eggun. Il faut rappeler que ces salutations rituelles invoquent directememt les divinités. L'orú seco est toujours joué par les musiciens les plus compétents en matière d'Añá, il est en cela la plus solemnelle d'un toque de Santo.
Un autre atout non-négligeable du site Ilfumí est le partie dédiée aux toques arará étudiés avec "Maño", reconnu par tous comme un grand spécialiste. Ce sont-là des informations peu courantes et difficiles à obtenir à La Havane, tant ce style y disparaît. Et peu nombreux sont les musiciens qui iront étudier à Matanzas ou à Jovellenos pour ce style un peu marginal.
2 commentaires:
merci patrice super boulot
je vais regarder la partie arrara
quand est ce que tu sorts une methode?
Interesting to know.
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